IdentifiantMot de passe
Loading...
Mot de passe oublié ?Je m'inscris ! (gratuit)

Les nouveautés de C# 6

Lors de la conférence BUILD 2014, Microsoft a fait plusieurs annonces importantes ; la plus marquante, de mon point de vue de développeur, est que le projet Roslyn est maintenant open source ! Pour rappel, il s'agit du nouveau compilateur pour C# et VB.NET. Du coup, bien que le projet ne soit pas encore terminé, la liste des nouveautés des langages est déjà disponible, et on peut même commencer à jouer avec certaines d'entre elles. Cet article se propose de faire un petit tour d'horizon des nouveautés prévues pour C# 6.

26 commentaires Donner une note à l´article (5)

Article lu   fois.

L'auteur

Profil ProSite personnel

Liens sociaux

Viadeo Twitter Facebook Share on Google+   

Introduction

Commencé par Microsoft il y a quelques années, le projet Roslyn est une refonte complète des compilateurs C# et VB.NET. Alors que les compilateurs sont traditionnellement des « boites noires », Roslyn expose ses mécanismes internes (lexer, parser, analyse sémantique, etc.) via des API manipulables depuis le code. Le projet a récemment été rendu open source et est disponible sur CodePlexLe projet Roslyn sur CodePlex.

Le compilateur Roslyn implémente déjà quelques-unes des fonctionnalités prévues pour la prochaine version des langages C# et VB.NET. Mads Torgersen avait évoqué certaines nouveautés de C# il y a quelques mois, lors de la conférence NDC à Londres, mais sans s'engager sur le fait qu'on les retrouverait effectivement dans la version finale. En effet, Microsoft est généralement peu loquace sur les nouveautés de ses produits tant qu'ils ne sont pas sortis. Mais maintenant que Roslyn est open source, on y voit un peu plus clair, et on n'est plus vraiment dans la spéculation, même si rien n'est encore figé à ce stade. La liste des fonctionnalités implémentées ou prévues est publique, et on peut en voir le statut sur cette pageStatut des fonctionnalités de C# 6 et VB.NET 13. Nous allons donc les passer en revue.

Les noms des fonctionnalités n'ont pas encore de traduction officielle, à ma connaissance. Je donne donc ma traduction, mais il est possible que le nom en français soit différent quand le langage sera finalisé.

D'autre part, je ne suivrai pas systématiquement l'ordre indiqué sur la page de statut des fonctionnalités, par exemple s'il me semble important de présenter une fonctionnalité avant une autre.

1. Fonctionnalités déjà implémentées

Les fonctionnalités que je vais présenter ici sont d'ores et déjà implémentées dans la version actuelle de Roslyn, on peut donc commencer à en parler sérieusement… Vous pouvez les tester dès maintenant en installant la End User Preview de Roslyn (téléchargeable depuis cette page).

1-1. Initialiseurs de propriétés automatiques et propriétés automatiques en lecture seule

Les propriétés implémentées automatiquement (ou propriétés automatiques) sont apparues en C# 3, pour simplifier la déclaration de propriétés qui se contentent d'encapsuler l'accès à des champs. Bien qu'elles permettent de rendre le code plus concis, elles présentent un inconvénient : il n'est pas possible de les initialiser au niveau de la déclaration, il faut forcément le faire dans le constructeur. De plus, il n'est pas possible de faire des propriétés automatiques en lecture seule, puisqu'elles n'ont pas de mutateur (setter) et on ne pourrait donc pas leur affecter de valeur.

C# 6 remédie à ce problème en permettant d'initialiser les propriétés automatiques au niveau de la déclaration :

 
Sélectionnez
public int Answer { get; set; } = 42;

La propriété Answer aura donc pour valeur initiale 42.

Il est également possible d'initialiser des propriétés en lecture seule :

 
Sélectionnez
public int Answer { get; } = 42;

La valeur de cette propriété sera donc 42, et ne pourra pas être modifiée. Notez que dans ce cas, le champ généré par le compilateur pour stocker la valeur de la propriété est marqué readonly. De plus, pour une propriété automatique en lecture seule, l'initialisation est obligatoire.

1-2. Constructeurs primaires

Cette fonctionnalité permet de faciliter la création de types qui encapsulent des données, en simplifiant la syntaxe du constructeur pour initialiser ces données. Je montrerai des exemples avec des classes, mais cette fonctionnalité s'applique également aux structures.

Une classe avec un constructeur primaire ressemble à ceci :

 
Sélectionnez
1.
2.
3.
4.
5.
public class Point(int x, int y)
{
    public int X { get; } = x;
    public int Y { get; } = y;
}

Sur la ligne 1, on voit que la liste de paramètres du constructeur primaire est placée immédiatement après le nom de la classe, plutôt que dans la signature d'un constructeur explicite dans le corps de la classe.

Sur les lignes 3 et 4, on note que les propriétés sont initialisées à partir des paramètres du constructeur primaire. En effet, ces paramètres sont accessibles dans les initialiseurs des membres d'instance.

À titre de comparaison, la classe équivalente sans constructeur primaire ressemblerait à ceci :

 
Sélectionnez
1.
2.
3.
4.
5.
6.
7.
8.
9.
10.
11.
12.
13.
14.
public class Point
{
    private readonly int _x;
    private readonly int _y;
    
    public Point(int x, int y)
    {
        _x = x;
        _y = y;
    }
    
    public int X { get { return _x; } }
    public int Y { get { return _y; } }
}

On voit donc clairement l'intérêt de cette fonctionnalité : elle permet d'écrire beaucoup plus rapidement des structures de données simples. On peut espérer que cela encourage l'utilisation de structures de données immuables (non modifiables), qui sont intrinsèquement thread-safe et causent généralement beaucoup moins de bugs.

Une classe qui déclare un constructeur primaire peut également avoir d'autres constructeurs, mais ceux-ci devront alors appeler le constructeur primaire, à l'aide du mot-clé this :

 
Sélectionnez
1.
2.
3.
4.
5.
6.
7.
8.
9.
10.
11.
12.
class Point(int x, int y)
{
    public Point(int x, int y, string name) : this(x, y)
    {
        Name = name;
    }

    public int X { get; } = x;
    public int Y { get; } = y;

    public string Name { get; private set; }
}

Il est également possible d'hériter d'une autre classe en passant des paramètres au constructeur de la classe de base :

 
Sélectionnez
1.
2.
3.
4.
class Point3D(int x, int y, int z) : Point(x, y)
{
    public int Z { get; } = z;
}

Remarquez que les paramètres sont passés au constructeur de la classe de base directement au niveau de la déclaration de la classe de base, alors que pour les constructeurs classiques on utilise le mot-clé base.

Dernier point important : par défaut, les paramètres d'un constructeur primaire ne sont accessibles que dans les initialiseurs de membres d'instance ; ils ne sont pas conservés au-delà de la phase d'initialisation. Mais il est possible de spécifier qu'ils doivent être capturés dans des champs ; ils resteront alors accessibles dans n'importe quelle méthode ou propriété. Pour cela, il suffit de préciser un niveau d'accessibilité :

 
Sélectionnez
1.
2.
3.
4.
5.
class Point(private readonly int x, private readonly int y)
{
    public int X { get { return x; } }
    public int Y { get { return y; } }
}

Remarquez que l'on peut spécifier, en plus de l'accessibilité, des modificateurs comme readonly ou volatile.

1-3. Using static

Le nom étant difficile à traduire de façon fidèle, je le laisse en version originale…

Le principe de cette fonctionnalité est très simple : de la même façon qu'une clause using sur un namespace (espace de nom) permet d'importer dans le contexte courant tous les types déclarés dans ce namespace, une clause using sur une classe permet d'importer tous les membres statiques de cette classe ; ils seront donc appelables comme s'ils étaient déclarés dans la classe courante.

Un exemple avec la classe Math :

 
Sélectionnez
1.
2.
3.
4.
5.
6.
7.
using System.Math;

...

double x = 3;
double y = 4;
double distance = Sqrt(x * x + y * y);

Remarquez l'appel de la méthode Sqrt : jusqu'ici, on devait toujours l'appeler en précisant le nom de sa classe, en écrivant Math.Sqrt. Cette fonctionnalité permet d'y accéder directement, ce qui est très pratique, par exemple, dans le cas de classes qui font beaucoup d'opérations mathématiques.

1-4. Initialiseurs de dictionnaires et de membres indexés

C# 3 avait introduit la possibilité d'initialiser des collections avec une syntaxe simple et intuitive :

 
Sélectionnez
1.
2.
3.
4.
5.
6.
var fruits = new List<string>
{
    "banana",
    "strawberry",
    "apple"
};

Pour les dictionnaires, c'était également possible, mais nettement moins intuitif, puisqu'il fallait en fait insérer des paires clé-valeur :

 
Sélectionnez
1.
2.
3.
4.
5.
6.
7.
var letters = new Dictionary<string, int>
{
    { "a", 1 },
    { "b", 2 },
    { "c", 3 },
    ...
};

En C# 6, une nouvelle possibilité est proposée :

 
Sélectionnez
1.
2.
3.
4.
5.
6.
7.
var letters = new Dictionary<string, int>
{
    ["a"] = 1,
    ["b"] = 2,
    ["c"] = 3,
    ...
};

Cela ressemble beaucoup plus aux initialiseurs d'objets, où on initialise chaque membre séparément ; les éléments d'un dictionnaire peuvent en effet être vus comme des membres.

Il est à noter que cette fonctionnalité n'est pas limitée aux dictionnaires, mais fonctionne avec n'importe quel type qui a un indexeur (ou plusieurs).

Dans le cas où l'index (ou la clé) est une chaîne de caractères, comme ci-dessus, il existe un raccourci :

 
Sélectionnez
1.
2.
3.
4.
5.
6.
7.
var letters = new Dictionary<string, int>
{
    $a = 1,
    $b = 2,
    $c = 3,
    ...
};

Cependant, cela ne fonctionne que si la clé est un identifiant valide. Dans le cas contraire, il faudra utiliser la forme longue, avec les crochets et les guillemets.

Un des principaux cas d'utilisation de cette fonctionnalité concerne la manipulation d'objets dynamiques, par exemple des objets JSON :

 
Sélectionnez
1.
2.
3.
4.
5.
6.
7.
8.
9.
10.
11.
var joe = new JObject
{
    $id = 42,
    $name = "Joe",
    $address = new JObject
    {
        $streetAddress = "1 rue du Chateau",
        $city = "Trifouillis les Oies",
        $zipCode = "99999"
    }
};

1-5. Accès aux membres indexés

Dans la continuité de la fonctionnalité précédente, C# 6 permet aussi l'accès aux membres indexés via une syntaxe simplifiée (encore une fois, uniquement pour les index de type chaîne de caractères). Si on reprend l'objet initialisé dans l'exemple précédent, on peut accéder à ses membres de la façon suivante :

 
Sélectionnez
1.
2.
int id = (int)joe.$id;
string city = (string)joe.$address.$city;

Le code équivalent sans cette fonctionnalité serait le suivant :

 
Sélectionnez
1.
2.
int id = (int)joe["id"];
string city = (string)joe["address"]["city"];

1-6. Expressions de déclaration

Jusqu'ici, une variable ne pouvait être déclarée que dans une instruction de déclaration autonome ; il n'était pas possible de déclarer une variable en plein milieu d'une expression. Cela rendait parfois la syntaxe peu pratique, notamment dans le cas de paramètres out :

 
Sélectionnez
1.
2.
3.
decimal price;
if (decimal.TryParse(txtPrice.Txt, out price))
    product.Price = price;

C# 6 change cela en permettant de déclarer la variable à l'endroit où on en a besoin :

 
Sélectionnez
1.
2.
if (decimal.TryParse(txtPrice.Txt, out decimal price))
    product.Price = price;

Un autre exemple :

 
Sélectionnez
Console.WriteLine("Result: {0}", (int x = GetValue()) * x);

(évite d'avoir à évaluer GetValue deux fois, ou de déclarer x séparément)

Ou encore :

 
Sélectionnez
1.
2.
3.
4.
while ((string line = reader.ReadLine()) != null)
{
    ...
}

(évite d'avoir à déclarer line avant le corps de la boucle)

1-7. await dans les blocs catch et finally

Le mot-clé await, introduit en C# 5, permet d'interrompre l'exécution d'une méthode asynchrone en attendant la fin d'une tâche, et de reprendre plus tard là où on en était, quand la tâche attendue est terminée. Malheureusement, il y avait en C# 5 une limitation assez fâcheuse : le mot-clé await ne pouvait pas être utilisé dans les blocs catch et finally. Un exemple classique de cas où cette limitation est gênante : afficher un message d'erreur dans une application Windows Store. Le code qu'on souhaiterait écrire est le suivant :

 
Sélectionnez
1.
2.
3.
4.
5.
6.
7.
8.
9.
10.
11.
12.
13.
private async Task DoSomethingAsync()
{
    try
    {
        // Some async code that can throw an exception
        ...
    }
    catch (Exception ex)
    {
        var dialog = new MessageDialog("Something went wrong!");
        await dialog.ShowAsync();
    }
}

Mais ce n'est malheureusement pas possible, puisque le mot-clé await est interdit dans le bloc catch. Il fallait donc utiliser un contournement comme celui-ci :

 
Sélectionnez
1.
2.
3.
4.
5.
6.
7.
8.
9.
10.
11.
12.
13.
14.
15.
16.
17.
18.
19.
private async Task DoSomethingAsync()
{
    bool error = false;
    try
    {
        // Some async code that can throw an exception
        ...
    }
    catch (Exception ex)
    {
        error = true;
    }

    if (error)
    {
        var dialog = new MessageDialog("Something went wrong!");
        await dialog.ShowAsync();
    }
}

Ce qui est quand même beaucoup moins pratique…

Eh bien, bonne nouvelle, cette limitation est levée en C# 6, et on peut donc maintenant écrire le code précédent comme on le souhaitait au départ.

1-8. Filtres d'exception

Le CLR possède une fonctionnalité appelée « filtres d'exception », qui permet, avant d'entrer dans un bloc catch, de tester une condition. Cette fonctionnalité était déjà utilisée dans VB.NET, mais C# ne l'exploitait pas jusqu'à maintenant. C# 6 remédie à cela en ajoutant la fonctionnalité au langage. On peut maintenant écrire, pour chaque bloc catch, une condition qui doit être vérifiée pour que le bloc soit exécuté, ce qui permet d'être plus sélectif sur les exceptions interceptées.

Prenons par exemple le code suivant, qui n'utilise pas de filtres d'exception :

 
Sélectionnez
1.
2.
3.
4.
5.
6.
7.
8.
9.
10.
11.
12.
13.
14.
15.
16.
17.
18.
19.
20.
21.
22.
23.
24.
25.
26.
27.
28.
29.
30.
try
{
    using (var stream = new FileStream(path, FileMode.OpenOrCreate, FileAccess.Write))
    {
        ...
    }
}
catch(IOException ex)
{
    if (ex.HResult == 0x80070020)
    {
        // File is in use by another process
        // Handle that case...
    }
    else if (ex.HResult == 0x80070035)
    {
        // Network path was not found
        // Handle that case...
    }
    else
    {
        // Something else happened
        // Handle that case...
    }
}
catch(Exception ex)
{
    // Something else happened
    // Handle that case...
}

Ce n'est pas extrêmement clair, et une partie du code est dupliquée (le cas « something else happened »). Avec les filtres d'exception, on peut le réécrire comme ceci :

 
Sélectionnez
1.
2.
3.
4.
5.
6.
7.
8.
9.
10.
11.
12.
13.
14.
15.
16.
17.
18.
19.
20.
21.
22.
try
{
    using (var stream = new FileStream(path, FileMode.OpenOrCreate, FileAccess.Write))
    {
        ...
    }
}
catch(IOException ex) if (ex.HResult == 0x80070020)
{
    // File is in use by another process
    // Handle that case...
}
catch(IOException ex) if (ex.HResult == 0x80070035)
{
    // Network path was not found
    // Handle that case...
}
catch(Exception ex)
{
    // Something else happened
    // Handle that case...
}

C'est déjà plus clair ! Les différents cas d'erreur sont plus nettement séparés, et le traitement par défaut est à un seul endroit.

On pourrait croire que ça revient à tester la condition dans le catch, et à relancer l'exception avec throw si elle n'est pas vérifiée, mais c'est en fait un peu différent : en effet, une fois qu'on est rentré dans un bloc catch, les autres catch du même try sont ignorés ; le fait de relancer l'exception depuis un catch ne permet donc pas qu'elle soit interceptée par les catch suivants. Avec les filtres d'exception, on ne rentre pas du tout dans le catch si la condition n'est pas vérifiée, et on passe directement au suivant.

2. Fonctionnalités prévues

Les fonctionnalités suivantes ne sont pas encore implémentées dans Roslyn, il est donc difficile de donner des informations précises à leur sujet, d'autant plus que dans certains cas leur conception n'est même pas encore finalisée. Il se peut donc qu'elles voient finalement le jour sous une forme différente de ce que je vais présenter ici.

2-1. Littéraux binaires et séparateurs de chiffres

Ces deux fonctionnalités visent à faciliter l'écriture de valeurs numériques littérales dans le code.

Pour les valeurs numériques entières, C# supporte actuellement la base 10 (décimal) et la base 16 (hexadécimal). Mais dans certains cas, il serait plus pratique de pouvoir écrire des nombres directement en binaire, notamment pour spécifier des flags ou faire des opérations avec des masques de bits. Ce sera désormais possible en C# 6, en préfixant la valeur par 0b (ce qui n'est pas sans rappeler le préfixe 0x utilisé pour les valeurs hexadécimales):

 
Sélectionnez
1.
2.
3.
4.
byte value = ...;
byte mask = 0b00000111 ;
if ((value & mask) != 0)
    ...

D'autre part, il n'est pas toujours facile de lire des nombres longs quand il n'y a aucun groupement de chiffres ; C# 6 permettra de regrouper les chiffres en séparant les groupes par le symbole _ (underscore) :

 
Sélectionnez
1.
2.
3.
byte binary = 0b0001_1000;
int hex = 0xAB_BA;
int dec = 1_234_567_890;

Ces fonctionnalités ne sont pas encore implémentées pour C# dans Roslyn, mais elles sont déjà prêtes pour VB.NET.

2-2. Membres dont le corps est une expression

Désolé pour cette traduction bancale, le terme anglais (expression-bodied members) est assez difficile à rendre en français…

Le principe de cette fonctionnalité est de simplifier la déclaration de méthodes et propriétés dont le corps est constitué d'une seule instruction.

Si on reprend la classe Point utilisée plus haut, on pourrait lui ajouter une propriété Distance qui représente la distance à l'origine, implémentée comme ceci :

 
Sélectionnez
1.
2.
3.
4.
5.
6.
7.
public double Distance
{
    get
    {
        return Sqrt(X * X + Y * Y);
    }
}

Cela fait quand même pas mal de syntaxe inutile pour simplement retourner le résultat d'une formule… C# 6 propose une nouvelle syntaxe pour simplifier ce genre de choses :

 
Sélectionnez
public double Distance => Sqrt(X * X + Y * Y);

C'est déjà nettement plus concis ! Remarquez l'utilisation de la flèche (qui rappelle les expressions lambda) pour introduire le corps de la propriété. D'autre part, comme dans une expression lambda, on indique juste l'expression à renvoyer, sans le mot-clé return.

On peut faire la même chose avec une méthode. Par exemple, si on ajoute à notre point une méthode Move :

 
Sélectionnez
public Point Move(int dx, int dy) => new Point(X + dx, Y + dy);

2-3. Initialiseurs d'évènement

Il s'agit d'une extension de la syntaxe d'initialiseur d'objet introduite en C# 3. En plus des propriétés, il est maintenant possible de s'abonner à un événement directement dans l'initialiseur, avec l'opérateur habituel += :

 
Sélectionnez
1.
2.
3.
4.
5.
var button = new Button
{
    Content = "Say hello",
    Click += (sender, e) => MessageBox.Show("Hello world!");
};

J'ai utilisé ici une expression lambda pour spécifier le gestionnaire d'évènement, mais il est bien sûr possible d'utiliser un nom de méthode à la place.

Je ne m'attarde pas sur cette fonctionnalité qui, quoique bien pratique, ne soulève pas beaucoup de questions…

2-4. Propagation de null

Cette fonctionnalité, demandée depuis très longtemps par les utilisateurs de C#, introduit un nouvel opérateur, ?., qui s'utilise de la même manière que le point pour accéder aux membres d'un objet, mais avec une différence importante : il ne lève pas de NullReferenceException dans le cas où l'objet est null. Par exemple, le code suivant :

 
Sélectionnez
string name = customer?.Name;

Est en fait équivalent à :

 
Sélectionnez
string name = customer != null ? customer.Name : null;

Il est également possible de chaîner les accès aux membres de la façon suivante :

 
Sélectionnez
string city = order?.Customer?.Address?.City;

Si l'un des éléments de la chaîne est null, le résultat final sera null, sans qu'on ait besoin de vérifier un par un tous ces éléments.

Dans le cas où le dernier élément de la chaîne est un type valeur, le type de l'expression sera la version nullable de ce type :

 
Sélectionnez
int? length = order?.Customer?.Address?.City?.Length;

Et il sera donc bien sûr possible d'utiliser l'opérateur ?? pour spécifier une valeur par défaut :

 
Sélectionnez
int length = order?.Customer?.Address?.City?.Length ?? 0;

Cette fonctionnalité est encore en cours de conception et n'est donc pas complètement figée. Le principal débat porte sur l'associativité de l'opérateur ?., si ça vous intéresse vous pouvez participer à cette discussion sur le site CodePlex de Roslyn.

2-5. Opérateur point-virgule

Il s'agit ici de permettre d'écrire des expressions « composites », c'est-à-dire une série d'instructions qui retourne une valeur. Il serait ainsi possible d'écrire ce genre de choses :

 
Sélectionnez
int result = (var x = Foo(); Write(x); x * x);

Dans la même expression, on déclare et on initialise une variable, on appelle une méthode, et on renvoie un résultat final.

Je ne m'étendrai pas sur cette fonctionnalité, car elle est pour l'instant très peu documentée, et je risquerais donc de dire des bêtises…

2-6. Private protected

C# 6 introduit un nouveau niveau d'accessibilité pour les membres de classe : private protected. Là où protected internal signifie « protected OU internal », ce nouveau niveau signifie « protected ET internal ».

Précisons un peu : quand un membre est déclaré protected internal, cela signifie qu'il est accessible depuis les classes qui :

  • sont dans le même assembly
    OU
  • sont dérivées de la classe qui déclare le membre

    Un membre qui est déclaré private protected est accessible depuis les classes qui :

  • sont dans le même assembly
    ET
  • sont dérivées de la classe qui déclare le membre

C'est donc un peu plus restrictif que protected internal.

En fait, ce niveau d'accessibilité existe dans le CLR, mais n'était pas utilisable en C#. En pratique, vous aurez probablement très peu (voire jamais) l'occasion de l'utiliser ; il s'adresse principalement aux auteurs de bibliothèques de classes.

Le nom actuel est encore susceptible d'être modifié, car il est loin de faire l'unanimité.

2-7. Params IEnumerable

Il est possible depuis toujours en C# de déclarer une méthode qui prend un nombre d'arguments variable, avec le mot-clé params. La méthode manipule ces arguments sous la forme d'un tableau :

 
Sélectionnez
1.
2.
3.
4.
5.
6.
7.
8.
void PrintValues(params string[] values)
{
    foreach (string v in values) Console.WriteLine(v);
}

...

PrintValues("Hello", "world");

C# 6 introduit la possibilité d'utiliser le type IEnumerable<T> plutôt qu'un tableau :

 
Sélectionnez
void PrintValues(params IEnumerable<string> values)

C'est ici un choix plus judicieux, car la méthode PrintValues ne tire pas parti du fait que values soit un tableau, puisqu'elle se contente de l'énumérer. De plus, de voir passer un tableau peut être gênant pour l'appelant dans certains cas, s'il a déjà une collection ou une séquence de valeurs qu'il veut passer à la méthode.

2-8. Inférence de type pour les constructeurs

Avec la sortie de C# 3, le mécanisme d'inférence de type a été largement amélioré de façon à pouvoir éviter, dans certains cas, de devoir spécifier explicitement les paramètres de type quand on appelle une méthode générique. Par exemple, la méthode générique suivante :

 
Sélectionnez
void Foo<T>(T value) { }

Peut être appelée sans préciser le type de T :

 
Sélectionnez
Foo(42); // équivalent à Foo<int>(42)

Le compilateur détermine tout seul le type de T d'après l'argument passé à la méthode.

Malheureusement, ce mécanisme ne s'applique pas aux constructeurs ; pour instancier une classe générique, il faut forcément spécifier les paramètres de type. Par exemple pour la classe Tuple<T1, T2> :

 
Sélectionnez
var t = new Tuple<int, string>(42, "hello world");

C# 6 permet de s'affranchir de cette limitation (à condition bien sûr que la signature du constructeur permette de réaliser l'inférence de type) :

 
Sélectionnez
var t = new Tuple(42, "hello world");

2-9. Opérateur nameof

Cet opérateur permet de renvoyer le nom d'un symbole sous forme de chaîne de caractères :

 
Sélectionnez
string s = nameof(Console.Write); // renvoie "Write"

Cela est très utile pour éviter de saisir des chaînes en dur dans le code : en effet, le compilateur ne vérifie pas le contenu des chaînes de caractères, et ne détectera donc pas une éventuelle faute de frappe. Avec l'opérateur nameof, le symbole doit exister, faute de quoi le compilateur produira une erreur.

Un autre avantage est que les outils de refactoring peuvent prendre en compte le symbole passé à nameof, et donc modifier automatiquement l'instruction utilisant nameof si le symbole est renommé (ce qu'on a vite fait d'oublier quand le nom est dans une chaîne de caractères).

3. Fonctionnalités envisagées

La fonctionnalité suivante n'est pas encore planifiée, et il n'est pas sûr qu'elle soit incluse dans C# 6, mais elle a déjà donné lieu à beaucoup de réflexion.

3-1. Interpolation de chaînes

Il s'agit là encore d'une demande très populaire des développeurs C#.

Cette fonctionnalité vise à faciliter le formatage de valeurs dans des chaînes de caractères, un peu à la façon de la méthode String.Format, mais avec des noms à la place des numéros.

Par exemple :

 
Sélectionnez
string s = "Bonjour \{name}, nous sommes le \{date:D}";

(name et date étant des variables)

Le code ci-dessus est équivalent à :

 
Sélectionnez
string s = string.Format("Bonjour {0}, nous sommes le {1:D}", name, date);

La syntaxe exacte n'est pas encore figée, faute de consensus. Une autre forme envisagée est d'utiliser un préfixe devant la chaîne et de ne pas inclure de backslash avant l'accolade :

 
Sélectionnez
string s = $"Bonjour {name}, nous sommes le {date:D}";

Cette fonctionnalité pose aussi des questions sur la culture utilisée : culture courante, ou culture invariante ? Comment adapter cela à du code qui doit gérer plusieurs langues ?

Cette nouveauté étant encore loin d'être complètement spécifiée, elle n'est encore qu'au stade d'idée, et n'est pas planifiée pour le moment. Vous pouvez participer au débat ici si ça vous intéresse.

Conclusion

Nous arrivons au terme de cette revue des nouvelles fonctionnalités de C# 6. On notera que cette version n'introduit pas de nouveautés très importantes susceptibles de changer radicalement les pratiques de développement, contrairement aux versions 2 (génériques), 3 (Linq) ou 5 (async). Il s'agit plutôt de nombreuses petites fonctionnalités qui étaient, pour certaines, souhaitées depuis longtemps, mais qui étaient trop coûteuses à implémenter dans l'ancien compilateur par rapport aux bénéfices qu'elles apportaient. Microsoft a donc profité de la remise à plat qu'est le projet Roslyn pour réduire le « backlog » des fonctionnalités à implémenter.

Un autre élément important à noter est que toutes ces nouveautés :

  • ne nécessitent pas d'évolution du CLR, et devraient donc fonctionner sur la version 4 du runtime (voire la version 2 pour certaines) ;
  • elles ne sont pas liées à de nouveaux types de la bibliothèque de classes de .NET.

Cela signifie qu'on pourra utiliser le compilateur C# 6 pour cibler des versions plus anciennes de .NET. Cela représente un avantage important, notamment pour les entreprises qui doivent maintenir des applications qui fonctionnent encore sur d'anciennes versions.

Enfin, le fait que Microsoft ait décidé de rendre open source son nouveau compilateur est une petite révolution en soi. C'est en quelque sorte le couronnement du processus de réconciliation entre Microsoft et l'open source, entamé il y a quelques années avec des projets comme ASP.NET MVC. Le fait d'avoir une implémentation open source de référence du compilateur va certainement encourager l'utilisation de C# sur des plateformes autres que Windows, et donner plus de transparence sur les évolutions futures du langage.

Remerciements

Je tiens à remercier Pongten pour sa relecture technique, ainsi que f-leb pour la correction orthographique.

Vous avez aimé ce tutoriel ? Alors partagez-le en cliquant sur les boutons suivants : Viadeo Twitter Facebook Share on Google+   

Copyright © 2014 Thomas Levesque. Aucune reproduction, même partielle, ne peut être faite de ce site ni de l'ensemble de son contenu : textes, documents, images, etc. sans l'autorisation expresse de l'auteur. Sinon vous encourez selon la loi jusqu'à trois ans de prison et jusqu'à 300 000 € de dommages et intérêts. Droits de diffusion permanents accordés à Developpez LLC.